
La pandémie du COVID19 qui a mis à l’arrêt le monde entier depuis la mi-mars continue de sévir. Toutes les activités marquent le pas notamment le football. Au Togo, la situation risque de contraindre certains clubs à prendre des mesures exceptionnelles pour arrêter le saignement… comme à Gbohloe-Su.
La gestion de nos clubs qui repose pour la plupart sur les présidents est à revoir. Une pratique qui fait saigner ces presidents et qui ne permet pas à nos clubs d’être ambitieux. D’ailleur en debut de saison c’est coutumier d’entendre certains responsables de clubs dire qu’ils jouent pour le maintien. Cela s’apparente à une entreprise ou société qui en début d’exercise déclare vouloir dégager un profit nul ou au pire des cas arriver à régler ses dépenses de fonctionnement. Imaginez ce que cette déclaration peut créer chez les actionneurs ou partenaires de cette société? De la méfiance, du mécontentement, des inquiétudes, des départs…
Au Togo nous semblons nous accommoder à ces déclarations et la vie continue. D’ailleurs personnne n’en voudra aux responsables de clubs qui cherchent, vu les maigres resources dont ils disposent, à éviter l’enfer de la D2. Et tant que ce championnat demeurera amateur nous devrions nous attendre à ces déclarations: » nous jouons pour le maintien. »
La survenance du COVID19 et sa gestion portent un coup fatal à nos clubs déjà en difficulté. Au début, la FTF a volé aux secours des acteurs du cuir rond. Cela a permis à plusieurs clubs de subvenir à certaines de leurs charges comme le paiement des salaires des joueurs et membres du staff.
Pybel BELEI, SG de Asko
« Il fallait se conformer à la demande de la fédération… Les contrats sont maintenus et les salaires payés. Aussi le staff technique a soumis une ligne d’activités à tous les joueurs afin de les aider à garder la forme ».
Mohamed Raabiou MOROU, SG de Semassi
Aujourd’hui c’est vrai, malgré l’arrêt des activités, le Comex a dans un premier temps régler le salaire de février qui était en retard et ensuite à l’approche du Ramadan, le salaire de mars était venu soulager les attentes de tous les employés du club.
Cependant cette bouffée d’oxygène est de courte durée et les réalités commencent à resurgir… comme à Aneho dans les rangs des requins des Lacs.
En effet dans une note en date du 22 Mai et signée de son SG Latévi V. LAWSON, le bureau exécutif de Gbohloe-Su des Lacs libère le staff technique et tous les joueurs. Il ressort de nos enquêtes que cette association éprouverait des difficultés pour supporter les charges salariales qui avoisinnent cinq millions de francs par mois. Comme nombre de nos clubs, Gbohloe-Su n’a pas de sponsors. Aussi sans activité sportive depuis la suspension de la D1 pour cause de COVID19, il est difficle au club de faire des récettes ce qui le pousse à suspendre également les salaires.
Latévi LAWSON, SG de Gbohloe-Su
À Gbohloé-Su il n’y a pas d’arriérés. Demandez aux joueurs. Le mois passé ils avaient touché 50% de leur salaire et ils avaient été prévenus à cause de la pandémie et sans activité.
Cette suspension des salaires ne sera pas sans conséquence pour ces acteurs qui ne vivent que de cette activité et qui éprouvent toujours des difficultés pour joindre les deux bouts. Elle risque également de créer un antécédént pour d’autres clubs à moins que la FTF intervienne pour situer tous les acteurs au plus vite sur la suite à donner à la saison ou que des subventions supplémentaires leur soient accordées ou qu’ils soient pris en compte par le programme NOVISSI
Au delà de cette décision et de toutes les réactions que cela peut susciter il est impératif de revoir la gestion de nos clus, pardon de nos équipes. La vie nous a appris tant de chose mais nous essayons de les ignorer. COVID19 vient de lever un peu le voile sur certaines conséquences du mécenat et de la gestion approximative que nous faisons de nos équipes. Nous espérons que cela poussera les différents acteurs à une réflexion plus approfondie et à la prise de décisions hardies pour un vrai décollage du football au Togo.
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