
L’arrivée de CLR à la tête des Eperviers a été diversement acceuillie dans le milieu du football togolais. Si certains avaient prédit son échec, d’autres eu égard à ses expériences au Cameroun, en République Démocratique du Congo ou encore au Ghana le voyaient comme le sauveur de notre football. Mais très vite ils ont déchanté. Après une piteuse CAN 2017, les Eperviers manquent la CAN EGYPTE 2019, se faisant coiffés au poteau par les Ecureuils du Benin. Le selectionneur qui avait promis de démissionner en cas d’échec ravala sa salive. Sa reconduction quelques mois plus tard n’a fait qu’exacerber la colère et lui attirer plus de critiques et de foudres du public sportif togolais. Si l’on tire a boulets rouge sur Claude LeRoy il ne faut pas négliger la part de responsabilité des premiers acteurs que sont les joueurs.
Mal embarqué pour les éliminatoires de la CAN CAMEROUN 2021 et dans une interview accordée après la défaite des Eperviers devant les modestes comoriens, Matthieu DOSSEVI disait des locaux et je cite « ils n’ont pas le niveau. » Jugée inappropriée et déplacée cette déclaration loin de continuer de nous tirailler devrait nous pousser à une analyse plus approfondie des faiblesses de notre sélection chérie. Justement abordant la question de la sélection nationale, M. AMETOKODO n’a pas été tendre avec ses cadets. Il reconnaît que les Eperviers traversent des moments difficiles ces temps-ci. Cela arrive pour n’importe quelle sélection et c’est normal, a-t-il poursuivi avant de s’interroger sur l’apport des joueurs professionnels.
M. AMETOKODO
Le football est fait comme cela. Il y a des moments forts et des moments faibles. Actuellement les Eperviers sont dans un moment faible. Tout le nonde parle de l’entraineur, c’est bien beau. Et les joueurs? Ils font quoi? Ils n’ont qu’à se surpasser. En notre temps tout le monde avait un point fort. Aujourd’hui ces joueurs qui arrivent de l’Europe, ils font quoi?
À en croire toujours AMETOKODO, les joueurs étaient très suivis dans le temps et obligés de travailler et prouver à l’entraineur qu’ils méritent leur place. Cette concurrence dont parlait un autre ancien de l’equipe nationale ISSAKA SAKIBOU dans une interview qu’il nous a accordée quelques mois plutot, était une motivation supplémentaire surtout pour les joueurs locaux qui luttaient pour avoir une place au soleil.
Les Eperviers, DJIMA aussi les avait abordés quelques jours plutôt. Dans une interview accordée au site africafootunited.com, l’ancien international togolais Oyawole DJIMA (1997-2004) n’est pas allé par quatre chemins pour cracher ses vérités. L’actuel coach principal de Gomido estime que les contre-performances des Eperviers sont dûes aux internationaux qui ne mouillent pas assez le maillot.
O.DJIMA
C’est vrai que le coach est le premier responsable quand l’équipe ne marche pas, mais il y a quelque chose qu’il ne faudrait pas oublier, c’est que le coach ne joue pas sur le terrain… Je pense que c’est aux joueurs de faire le necessaire pour aider le coach a relever le niveau.
Selon l’ancien attaquant de Metz et de la Gantoise les choses ont beaucoup évolué autour de la sélection comme la fixation des primes. À l’en croire, les joueurs reçoivent leur prime de matches et certains gagneraient plus qu’en club mais dommage qu’ils ne veulent pas en profiter.
Aujourd’hui l’on reconnaît unanimement que le nid des eperviers est plus tranquille. On ne connait plus de ces problèmes liés aux primes comme par le passé. Cependant force est de constater les attentes sont loin d’être comblées. Mieux le doute commence à s’installer dans le nid des anciens mondialistes qui ont chuté de la 91è à la 126è place mondiale sous le sorcier blanc.
« Si l’on sait que les professionnels vivent du football l’on ne comprend pas pourquoi ils ne se donnent pas à fond pour aider le coach a relever le niveau » s’interroge Djima. Il y a certes quelques joueurs qui se transcendent mais une seule hirondelle ne fait pas le printemps. Aussi il y a lieu de s’interroger sur la qualite de ces joueurs professionnels qui composent à 95 voire 100% l’equipe nationale et dont le rendement laisse a désirer.
M. AMETOKODO
Ces joueurs expatries, ils nous font quoi? À mon avis il faut penser aux joueurs locaux parce que ceux qui sont en Europe ont deja l’argent et ils pensent venir s’amuser et repartir. Mais ceux qui sont au pays ils pensent gagner leur vie donc il faut beaucoup miser sur les locaux. Dans notre temps nous étions tous des locaux. Seuls Bachirou, Fiawoo, Affo, Gnavor venaient renforcer l’effectif. Nous avons appris a leur côté avant d’aller jouer a l’exterieur.
Que ce soit ISSA Sakibou, DJIMA Oyawole, AMETOKODO qui a débuté à Asko, fait toute les categories à ASFOSA avant de rejoindre la Modèle, ou d’autres, il faut reconnnaître que tous s’accordent sur la nécessité de revoir les critères de selection des joueurs afin d’arrêter l’hémorragie et relancer la machine.
Difficile de deviner ce qui aurait pu bien se passer si la double confrontation avec les coéquipiers de Mohamed SALAH avait eu lieu en Mars dernier. L’incursion de cette pandémie quoique mauvaise est une belle opportunité de réflexion pour les acteurs et décideurs de notre sport roi. Comme l’ont conseillé certains anciens de la maison, il urge aujourd’hui de revoir les critères de selection en équipe nationale. Tout en suivant toutes les étapes normales dans l’évolution d’un joueur, une concurrence saine doit etre instaurée et la chance, donnée aux locaux afin qu’ils délaissent les bancs de touche et fassent leur preuve sur les pelouses.
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