FOOTBALL: RETOUR DE LA FIFA AU TOGO

Le passage des sommités du football mondial et africain au Togo le Mercredi 9 Janvier dernier n’est pas passé inaperçu.
A en croire Gianni Infantino, le président de la FIFA, cette visite sonne la fin du gel des fonds de son institution et donc la reprise des décaissements pour le football togolais, décaissements gelés pour cause de gestion financière opaque et chaotique qu’a connue la FTF. Aujourd’hui la FIFA est de nouveau présente au Togo grâce au travail du Colonel Guy Akpovy et de son équipe reconnait le patron du football mondial.

Comment est-on arrivé là?

La FIFA a depuis un certain temps fait de la gestion saine et transparente des fonds qu’elle accorde aux fédérations nationales son crédo. Et il suffit qu’une quelconque dépense soit injustifiable ou injustifiée pour attirer son courroux et voir des fonds bloqués. Et c’est ce qui arrive au Togo depuis deux ans.
En effet, la gestion des fonds alloués par la FIFA a été approximative et calamiteuse. Pour nombre de locataires qui se sont succédés au siège de Kegue, la reception des financements de la fifa est l’occasion des gabégies, des marchés gré-à-gré, des dépenses folles et injustifiées. C’est aussi l’occasion rêvée par certains individus de monter des sociétés de prestation de services et se voir accorder des marchés en violation flagrante des règles établies en matière d’appel d’offre et de passation des marchés.

Des coups bas, aux guerres entre clans, en passant par des montages, des diffamations et calomnies, les responsables du football national se sont éloignés du rectangle vert pour se régler des comptes en foulant aux pieds les règles de fair-play, d’orthodoxie financière et de comptabilité qui devraient y prévaloir. Ils ont par exemple choisi sacrifier sur l’autel de leurs ego et intérêts personnels l’avenir des jeunes acteurs en empêchant le ballon de rouler pendant des années entières…
Sans aucun doute le fauteuil de la FTF est juteux et attirant. Ceci explique les crocs en jambe et autres coups montés pour déchoir celui qui y est (cas de Tata Avlessi). Logiquement la construction du football togolais est mise à mal. Elle est souvent remise à plat par les nouveaux bureaux élus qui font table rase de tout et amènent leurs fidèles occuper des postes devenus vacants. Ce concubinage engendre des commissions qui n’existent que de nom, qui tournent au ralenti ou encore prennent des décisions iniques et injustes. Au lieu de favoriser la fluidité et la bonne circulation du ballon, ces commissions au demeurant deviennent des freins dans le fonctionnement de l’instance faîtière.
L’on se souvient de cette crise qui finit par emporter Rock Gnassingbe et son bureau au lendemain de la coupe du monde 2006. L’ on croyait que son départ allait améliorer les choses mais c’est sans compter avec les egos, la haine, la convoitise, l’ambition et le manque d’humilité des uns et autres. C’est donc dans cette situation délétère que l’équipe du colonel Guy Akpovy a pris les commandes et comme les habitudes ont la peau dure, le changement promis peine à se concrétiser…

A ce jour le Togo compte 9 participations (un quart de final en 2013) à la CAN et une particupation à la CM. Quelles leçons avons-nous tiré de ces participations pour quelles retombées financières? Quelle infrastructure a été créée? Comment ces fonds ont été gérés? Voila quelques questions qui n’ont pas trouvé et qui ne trouveront pas de reponses exactes. Sinon que des cabinets d’audit se perdront dans la recherche des pièces comptables imaginaires et ne parviendront pas à nous expliquer comment des millions de francs ont pu se volatiliser comme ce fut le cas pour les comptes des CAN 2013 et 2017…

Rôles des acteurs et de l’état pour le renouveau du football togolais…

En venant au Togo, Infantino a touché du doigt la realité du football togolais en discutant avec tous les acteurs, le chef de l’état en tête. Il n’a pas aussi manqué de leur relever des anomalies, comme la mauvaise gestion des fonds et le manque d’infrastructures sur cette petite nation de football. Il n’y a pas de vérité aussi cruelle que de rappeler à quelqu’un son devoir. En le faisant Infantino a indisposé certaines personnes dont le chef de l’état et ce ne sont pas les images de cette visite qui nous diront le contraire…

La reprise des décaissements est certes une bonne nouvelle pour le football togolais en retard par rapport à ses voisins de la sous-région et d’ailleurs. Et même si la FIFA gardera un oeil sur la gestion de ces fonds, il revient à tous les acteurs de ce football de rester vigilants et de veiller à sa bonne gestion et à la réalisation des projets. Si le football togolais veut refaire le chemin perdu tous les acteurs savent à quoi s’en tenir.


Enfin, la construction annoncée de terrains synthétiques à Atakpamé, Sokodé et Kara doit pousser l’état togolais à un sursaut d’orgueil pour emboîter le pas à la FIFA et compléter le manque d’infrastructure dans d’autres villes comme Kpalimé, Aneho, Notse, Mango, Dapaong… afin qu’un jour, les supporteurs des éperviers de ces localités puissent avoir l’occasion de voir évoluer dans leur ville, leur équipe nationale. Ils ne l’auront pas usurpé.

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