SEMASSI ET DYTO: LE RETOUR DE DEUX GEANTS ET UNE LEÇON POUR LE FOOTBALL TOGOLAIS.

Photo prise lors du match Semassi#Kakadl

À peine une année après leur descente en deuxième division, Semassi de Sokodé et Dyto de Lomé sont déjà de retour dans l’élite du football national. Un retour express qui n’est pas le fruit du hasard, mais celui d’un travail méticuleux, d’une mobilisation populaire sincère et d’une volonté affirmée de rebondir.

Du côté de Semassi, l’élan a été remarquable. Supporters, anciens joueurs, dirigeants locaux, jeunes bénévoles… tous ont répondu présent pour reconstruire l’institution en silence, loin des projecteurs, mais avec détermination. Comme dans toute enterprise humaine, tout n’a pas été parfait. Il a fallu combattre et vaincre de vieux démons, surmonter des incomprehensions, faire baisser ses tensions et faire des concessions afin de ne pas perdre de vue les objectifs., le retour en D1.

Cette remontée est donc un exemple vivant de ce que peut produire une communauté unie autour de son club. Je ne sais ce qu’il en est précisément du côté de Dyto, mais une chose est certaine : la réussite de Semassi doit inspirer. Inspirer tous ces clubs restés figés, dépendants des maigres subventions de l’État, résignés à survivre plutôt qu’à bâtir. Car oui, il existe une autre voie. Celle de l’initiative locale, du bénévolat, du mécénat intelligent, du partenariat communautaire qu’il faut explorer. Celle du travail, tout simplement.

Ce regain d’énergie à Sokodé, visible ce week-end au stade municipal, où Semassi a bénéficié d’un soutien massif du public, pose une vraie question aux autorités : et si cette ferveur populaire était un signal à saisir ?Et si, enfin, cela poussait l’État à investir sérieusement dans les infrastructures sportives, pour que nos clubs jouent à domicile, devant leur public lors des matches des coupes CAF, et bénéficient du fameux 12ᵉ homme qui change tout?

Ce retour de Semassi, ce frisson populaire, c’est plus qu’une montée sportive. C’est un rappel : le football togolais a un cœur battant. Encore faut-il l’écouter.